Lyrics Kery James – Constat Amer
Text:
Je suis crevé, j’en ai marre de combattre les miens
Je ne serais pas étonné qu’ils me tuent de leurs propres mains
Nous, je veux y croire
Mais j’ai bien peur que ce «nous» ne soit qu’illusoire
Tous adeptes du chacun pour soi
Personne ne nous respecte et je crois savoir pourquoi
On est avares et divisés
On se fait avoir, on ne forme même pas une communauté
Préoccupés par le besoin
Serait-on tous myopes, incapables de voir loin
On veut pas le bien, on veut le gain
Quitte à détruire l’intérêt commun
On vit dans l’inconscience des enjeux
Et malgré nous, les médias nous ont mis dans le jeu
Manipulés comme des pions, tout le monde mise sur notre division
On subit la xénophobie
Incapables de s’organiser en lobby
On sera toujours des mendiants aux portes de leur monde
Tant qu’on croira que le respect se quémande
Le respect s’impose et la lutte est économique
Observe la communauté asiatique
Nous on fait beaucoup de bruit et peu de chiffres
On donne peu de coups et on reçoit beaucoup de gifles
Impunément, les médias nous salissent
Car, conscients que nous insulter ne comporte aucun risque
On ne fait peur à personne, on est la risée de tous
Et nos émeutes se déroulent loin de l’Élysée
À part brûler quelques voitures
De pauvres gens comme nous et saboter nos propres structures
Où est notre Révolution ? Où est notre évolution ?
Personne ne nous respecte et je crois savoir pourquoi
On est avares et divisés
On se fait avoir, on ne forme même pas une communauté
Préoccupés par le besoin
Serait-on tous myopes, incapables de voir loin
On veut pas le bien, on veut le gain
Quitte à détruire l’intérêt commun
On vit dans l’inconscience des enjeux
Et malgré nous, les médias nous ont mis dans le jeu
Manipulés comme des pions, tout le monde mise sur notre division
On subit la xénophobie
Incapables de s’organiser en lobby
On sera toujours des mendiants aux portes de leur monde
Tant qu’on croira que le respect se quémande
Le respect s’impose et la lutte est économique
Observe la communauté asiatique
Nous on fait beaucoup de bruit et peu de chiffres
On donne peu de coups et on reçoit beaucoup de gifles
Impunément, les médias nous salissent
Car, conscients que nous insulter ne comporte aucun risque
On ne fait peur à personne, on est la risée de tous
Et nos émeutes se déroulent loin de l’Élysée
À part brûler quelques voitures
De pauvres gens comme nous et saboter nos propres structures
Où est notre Révolution ? Où est notre évolution ?
On est en France depuis plusieurs générations et où en est-on ?
Même si ça me fout un coup au moral
Force est de constater qu’on est en bas de l’échelle sociale
Dans le collimateur des médias y’a pas plus visés que nous
Alors toi, explique-moi pourquoi y’a pas plus divisés
On se plaint du racisme mais ne l’est-on pas nous-mêmes ?
C’est eux contre nous mais surtout nous contre nous-mêmes
Les Algériens contre les Marocains
Les Marocains contre les Tunisiens
Les Antillais contre les Maghrébins
Les Maghrébins contre les Africains
Les Turcs entre eux
Même dans les mosquées nos cœurs se sont divisés
Chacun veut diriger, chacun veut dominer
Et refuse d’envisager que le meilleur soit pakistanais
On peut se poser la question : qui sont les plus racistes ?
Y’a qu’à observer les problèmes que posent les mariages mixtes
On peut pas reprocher aux autres ce qu’on est nous-mêmes
Je mets le doigt où ça fait mal, c’est normal que ce texte vous gêne
Y’aura jamais d’évolution sans profonde remise en question
Et est-ce qu’il y a plus fou qu’un fou qui croit avoir la raison ?
Dois-je préciser ma vision ?
Tant qu’on se prendra pour ce qu’on est pas
On courra dans tous les sens, mais on ne fera jamais un seul pas
La pauvreté ne peut excuser
Le fait de se comporter comme des non-civilisés
L’agressivité constante et les insultes
En fin de compte, ne profitent qu’à ceux qui nous font passer pour des incultes
Ne profitent qu’à ceux qui nous haïssent
Nous désignent comme problème et pour ça nous salissent
Réalises, tu sers d’idiot utile tant que tu n’as aucune vision
Si tu n’aimes pas te faire battre, pourquoi tendre le bâton ?
Tu veux faire tomber le système, vomis la pilule
Et commence par refuser qu’il te manipule
Pour qu’une rébellion aboutisse, elle doit être pensée
Et je sais qu’on ne mène pas une révolution le froc baissé
Et ceux qui entrent en politique nous trahissent
Se complaisent dans le rôle de l’Arabe ou du Noir de service
Il suffit de peu pour les corrompre non pas que le système les trompe
On ne sert de serpillière que lorsqu’on rampe
T’as perdu et t’es perdu quand tu te mets à espérer
Devenir quelqu’un en niant ton identité
Ils ont du mal à durer car la trahison est jetable
Et chaque traître s’assoit sur un siège éjectable
Quant à ceux des nôtres qui réussissent
Ils se voient contraints de fuir avant que la jalousie ne les punisse
Car dans le cœur des envieux et dans les yeux des incapables
La réussite te rend coupable
Est-ce une excuse pour justifier l’égoïsme et fuir le passé en Lexus ?
Difficile de tendre la main sans se faire couper le bras
Mais si je ne m’occupe pas des miens, qui le fera ?
Y’a que chez nous que le succès débouche également sur l’impasse
Car les derniers veulent te tuer pour la première place
Et tes frères disparus que tu continues à pleurer
C’est pas des flics qui les ont butés
On est les premières victimes de notre propre violence
Le signe de notre profonde ignorance
On se bute pour du hasch, de la coke ou du cash
Et bientôt on se butera pour un clash
Besoin de solidarité si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité
Il n’y a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit
Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi
Je ne serai jamais votre leader
Je n’en ai ni la vertu, ni la valeur, ni la rigueur
Si j’ai un mérite, c’est celui d’avoir essayé
Et si j’ai une prétention que ce soit celle de vous aimer
Et celui qui aime ne triche pas
J’dresse un portrait sombre mais je ne fais que décrire ce que je vois
Reviens sur terre, laisse tes illusions prendre la mer
Quand tes yeux s’ouvriront, tu feras comme moi ce constat amer
Ce constat amer, ce constat amer, ce constat amer…
Même si ça me fout un coup au moral
Force est de constater qu’on est en bas de l’échelle sociale
Dans le collimateur des médias y’a pas plus visés que nous
Alors toi, explique-moi pourquoi y’a pas plus divisés
On se plaint du racisme mais ne l’est-on pas nous-mêmes ?
C’est eux contre nous mais surtout nous contre nous-mêmes
Les Algériens contre les Marocains
Les Marocains contre les Tunisiens
Les Antillais contre les Maghrébins
Les Maghrébins contre les Africains
Les Turcs entre eux
Même dans les mosquées nos cœurs se sont divisés
Chacun veut diriger, chacun veut dominer
Et refuse d’envisager que le meilleur soit pakistanais
On peut se poser la question : qui sont les plus racistes ?
Y’a qu’à observer les problèmes que posent les mariages mixtes
On peut pas reprocher aux autres ce qu’on est nous-mêmes
Je mets le doigt où ça fait mal, c’est normal que ce texte vous gêne
Y’aura jamais d’évolution sans profonde remise en question
Et est-ce qu’il y a plus fou qu’un fou qui croit avoir la raison ?
Dois-je préciser ma vision ?
Tant qu’on se prendra pour ce qu’on est pas
On courra dans tous les sens, mais on ne fera jamais un seul pas
La pauvreté ne peut excuser
Le fait de se comporter comme des non-civilisés
L’agressivité constante et les insultes
En fin de compte, ne profitent qu’à ceux qui nous font passer pour des incultes
Ne profitent qu’à ceux qui nous haïssent
Nous désignent comme problème et pour ça nous salissent
Réalises, tu sers d’idiot utile tant que tu n’as aucune vision
Si tu n’aimes pas te faire battre, pourquoi tendre le bâton ?
Tu veux faire tomber le système, vomis la pilule
Et commence par refuser qu’il te manipule
Pour qu’une rébellion aboutisse, elle doit être pensée
Et je sais qu’on ne mène pas une révolution le froc baissé
Et ceux qui entrent en politique nous trahissent
Se complaisent dans le rôle de l’Arabe ou du Noir de service
Il suffit de peu pour les corrompre non pas que le système les trompe
On ne sert de serpillière que lorsqu’on rampe
T’as perdu et t’es perdu quand tu te mets à espérer
Devenir quelqu’un en niant ton identité
Ils ont du mal à durer car la trahison est jetable
Et chaque traître s’assoit sur un siège éjectable
Quant à ceux des nôtres qui réussissent
Ils se voient contraints de fuir avant que la jalousie ne les punisse
Car dans le cœur des envieux et dans les yeux des incapables
La réussite te rend coupable
Est-ce une excuse pour justifier l’égoïsme et fuir le passé en Lexus ?
Difficile de tendre la main sans se faire couper le bras
Mais si je ne m’occupe pas des miens, qui le fera ?
Y’a que chez nous que le succès débouche également sur l’impasse
Car les derniers veulent te tuer pour la première place
Et tes frères disparus que tu continues à pleurer
C’est pas des flics qui les ont butés
On est les premières victimes de notre propre violence
Le signe de notre profonde ignorance
On se bute pour du hasch, de la coke ou du cash
Et bientôt on se butera pour un clash
Besoin de solidarité si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité
Il n’y a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit
Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi
Je ne serai jamais votre leader
Je n’en ai ni la vertu, ni la valeur, ni la rigueur
Si j’ai un mérite, c’est celui d’avoir essayé
Et si j’ai une prétention que ce soit celle de vous aimer
Et celui qui aime ne triche pas
J’dresse un portrait sombre mais je ne fais que décrire ce que je vois
Reviens sur terre, laisse tes illusions prendre la mer
Quand tes yeux s’ouvriront, tu feras comme moi ce constat amer
Ce constat amer, ce constat amer, ce constat amer…
Besoin de solidarité si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité
Y’a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit
Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi
Tous adeptes du chacun pour soi, personne ne nous respecte et j’crois savoir pourquoi
On est avares et divisés
On se fait avoir, on ne forme même pas une communauté