Lyrics L’Algérino – L’enfant De Marseille
Text:
Léa Castel:
C’est ma vie, ses hauts et ses bas
Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas
L’algérino:
Après mon frère, ma mère ne pouvait plus enfanter
Grâce à Dieu j’atterris sur terre, mon premier cri poussé
Mes premières larmes versées à la maternité d’l’a Belle de Mai
Issu d’une famille des plus modestes
À la rue Parmentier on était 7 à vivre dans une pièce
Mon père travaillait 15 heures par jour et j’le voyais que le soir
Le regard marqué par le ciment et la routine bref
Après 4 ans passés dans ce taudis
Forcé de déménager vu que la famille s’est agrandie
143 rue Félix Piat mon premier meilleur ami
Nordine Nekka t’inquiète frère jamais je t’oublie
T’étais le premier mec avec qui je volais
Après la classe te casse, on dévalisait Intermarché
Tablette de chocolat Crunch, blanco et marqueur
La fine équipe de parc petit débrouillard et tagueurs, bagarreur
Après le foot c’était la mosquée
Basket à 4 bandes trouées on puait des pieds
C’est comme ça que j’ai appris ma première sourate
J’m’en rappelle comme hier c’était avec mon petit frère Morad
Enfant de Marseille insouciant j’ai peur de rien
Malgré les roustes à 8 ans j’allais au stade Vélodrome comme un grand
La vie est rude dans les rues de ma ville
Hamdoullah tant que t’as les tiens, écoute le récit de ma vie
Léa Castel:
C’est ma vie, ses hauts et ses bas
C’est ma vie, ses larmes et ses joies
Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas
L’algérino:
J’débarque à la Savine en 1990
L’année où ma mère a accouché du petit dernier
L’équipe est au complet j’ai 4 frères et 4 sœurs
2 grand frères, 2 grandes sœurs, 2 petits frères et 2 petites sœurs
Au milieu de tout ce beau monde légèrement privilégié
J’étais ni l’aîné ni le dernier
J’trainais avec Marco le Bagdad
Ce genre de pirate qui revenait au quartier avec un poney ou un kart
Du collège Valepin au lycée nord des Aminettes
Les liens se tissent dès qu’on s’attache avec ivresse
Perturbateur au fond du cours élève agité
Mais bon toujours premier surtout quand il fallait casser les couilles
Famille nombreuse où le grand frère était un exemple
Juste et ferme, droit et dur, humble et fier
Qualités héritées de mes parents émigrés
J’les en remercie pour toutes les choses dont ils se sont privés
Au fait j’allais zapper mes origines
Algérien chaoui de hrenchla c’est pour ça que j’ai la tête dure d’origine
Léa Castel:
C’est ma vie, ses hauts et ses bas
Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas
C’est ma vie, ses larmes et ses joies
Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas
L’algérino:
Depuis petit j’suis un rêveur, j’observe et je ne parle pas trop
Je passe mon temps à délirer, quand j’m’ennuie, je réfléchis trop
C’est là que ça se gâte tu te poses pleins de questions existentielles
D’autant plus que la puberté s’en mêle
À l’école ils disent que j’ai des facilités
Mais que j’suis pas sérieux que j’finirai par me gâcher
Grâce au foot j’ai eu des potes un peu partout à Mars
L’époque des tournois de foot qui réunissait les quartiers en masse
Salam à la Gavote, Malik au plan d’Aou
J’rêve d’avoir une carrière comme l’enfant prodige d’la Castellane
Mais bon on n’est pas nés sous la même étoile
Donc j’fais mon chemin et des petits textes apparaissent dans mes toiles
À La Savine j’kiffais le rap mais rien de sérieux
La morvelle dans le nez j’prends le micro avec les plus vieux
J’étais le seul arabe avec mes frères comoriens
Abdou Karim Zé Marteau et d’autres lâchent rien
Le déclic en 9-6 avec le 4-5
J’fais ma première rencontre avec Alonzo de Psy4
9-8 j’prends mon micro et mon glaive
La rage au micro t’inquiètes frère ça sentait la relève
C’est ma vie, ses hauts et ses bas
Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas
C’est ma vie, ses larmes et ses joies
Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas
L’algérino:
Entre le foot et l’école, le rap, la déconne
Les mignonnes, les défilés de mode à Saint-Ferreol
Les survêts Lacoste, la sape et la tchatche
Les « je danse le mia » qu’on faisait péter dans le poste
Yeah c’est ça ma vie, l’Algérino Marseille du parc à la Savine
Dédicacé à toute ma famille
Dédicacé à tous mes amis
Ceux qui m’ont vu grandir
Ceux qui m’ont côtoyé à l’époque
Au parc, au centre-ville, à Valepin, au lycée nord tous les frères de la Savine
Ceux qui me font des rappels quand j’pars un peu en bip
Bilal, Sofiane, tous les frères de la Villette
Tous les frères de La Savine
Tous les mecs avec qui j’ai rappé à l’ancienne
Le soutien que m’apporte mon cousin Ibrahim
Et la confiance que me font Nabil et Karim
L’algérino, le ptit smire la famille, Marseille ma ville