Lyrics Lomepal – Citroën
Text:
J’démarre mon trajet sans attendre, j’suis dans ma lancée
J’arpente des pavés et des grandes dalles blanches
J’ai l’cran d’avancer, marcher des heures
C’est pas la mort, nan, faut juste être mentalement prêt
J’sens qu’je m’affaiblis dans la liqueur du mal
Et les relents d’Bacardi m’transcendent le foie, merde
C’est toujours deux de tens’
Que j’repense à ma vie quand j’rentre de soirée
Qui j’ai vu et avec qui j’ai chillé tout à l’heure
J’vois mes souvenirs défiler milles excuses
A vrai dire ma tête vibre à l’étroit
J’dois m’concentrer pour me rafraîchir la mémoire
Ce soir, j’ai vu mes couz au grec
Puis on s’est mit au chaud dans une cour modeste
Grâce à mon trousseau de clé
Tout flottait, j’buvais une potion hors norme
Pendant qu’mon pote George me rappait ses nouveaux textes
Chez nous on communique avec des 4×4
Tranquille, pendant qu’Alpha roule une batte d’herbe
Et ça s’bouscule, ça s’presse pour le boule d’une Esméralda
Ou pour un loums avec Doums et General Do
C’est vrai qu’on s’prive pas des longues galères
Et qu’on se serait mit plus Gildas chez l’oncle Alfred
Mais ça roule comme une Citroën Saxo
J’oublie mes petits problèmes
En parcourant des kilomètres à l’aube
J’avance avec la foi d’un rude guerrier
J’suis moins sur mes gardes le soir de brume
Nan, j’ai fait le choix de plus m’méfier
Je caille et bizarrement le froid me brûle les pieds
Mais j’me surpasse en traçant ma route
Les rues de ma ville se ressemblent
Et j’sens la dure fatigue me hanter
Vu ma mine, je flanche et la skra m’rend farouche
C’est plus facile de rentrer quand on nahas dans la droum’s
L’hiver met trop d’barrières, ça m’rend jaloux
D’Aaron et Chaboul qui bronzent sur les terres australiennes
Et y’a plus marrant comme plan mais faut qu’je marche encore
J’pense bientôt qu’à rejoindre cette fille qui parle en dormant
Pour l’instant, j’traîne mes petits pieds, j’ai la ville pour moi
Et j’en oublie qu’on est des milliers, j’aime vérifier
La rue inactive, j’suis seul à cette heure là
Tout est fermé même l’épicier de l’avenue d’Italie
T’façon il est trop tard pour prendre le N15
J’dois avancer au pas c’est dommage, j’ai un creu dans l’estomac
Quand je rentre je fais le plein en vidant le frigo sur la table
Tu connais ce genre de festin
J’me sens quand même gagnant
Même si mes rêves se referment et que je perds patience
Mais ça roule comme une Citroën Axel
J’garde l’esprit au frais, il m’reste encore des kilomètres à faire
Apparemment le jour s’lève, l’air et la lumière
S’engouffrent dans Paris et ses embranchements
J’suis pas sorti vraiment couvert, c’est la pluie battante
Mais j’continue, j’avance lentement, étrangement tout baigne
Bref, le trajet est tranchant et sans souplesse
L’air me colle comme une ventouse et mes jambes tremblent
En rentrant dans l’métro, j’observe des gens sous stress
Leurs yeux sont fatigués, les miens sont grand ouverts
Peut-être une surdose d’adrénaline mais je n’inflige
Aucune coke à mes narines, moi, j’préfère le Pulco
Là, j’ai plus d’force, ma tête s’abime, je lutte
Et vu l’taux d’alcool, j’ai dû boire plus qu’un Ruskov
Dans des rues glauques j’traverse Paris
A l’heure où les gens sursautent
Et j’le viverai mieux si j’avais bu de l’eau
J’ai peur qu’un rhume cause ma léthargie
J’combats l’froid qu’avec un pull chaud
J’ai pas eu d’autre alternative
A cette heure là on croise des alcoolos seuls
Dans des bars glauques ouverts à l’aube, crados
Bref les aléas d’un salaud d’rodeur, je marche
Et j’en vois plus la fin comme l’escalier du château d’Bowser
Le froid est digne d’un vent d’octobre au Népal
Et mes pensées prennent les couleurs d’une aurore boréale
Ouais, ça roule comme mon ancienne Citroën BX
Et j’tiendrai l’coup pour tout
Une Citroën BX ça roule toujours